Comme tout bon télépathe qui se respecte un minimum, les coins silencieux et calmes étaient depuis toujours ceux où je passais le plus de temps. Je m'étais donc allongé sur le toit, sur le côté de la porte y menant. En entrant, on ne pouvait pas me voir. J'étais dans l'ombre, mon casque sur mes oreilles passant de la musique classique, de Mozart à Beethoven, en passant par Shubert. Cela faisait quelques heures déjà que j'étais là, attendant la nuit avec impatience. Je repensais un peu à tout, réussissant à reprendre mes propres pensées sans qu'elles soient perturbées par ce que j'entendais. Ces élèves emmettaient tous un brouhaha de pensées plus absurdes les unes que les autres.
J'entendis un fil de pensées se rapprocher de moi. Je gardais les yeux fermés, encore un qui s'était perdu. Ou pas. Il était là, tranquillement installé sur le bord du toit. He gamin, si tu veux sauter fait le vite. Mais malheureusement, il s'était juste installé là pour repenser très fort à tout son passé. Il n'aimait pas Londres, il se posait plein de questions, pourquoi il n'avait donné de signe de vie à ses parents, s'ils s'inquiétaient... En une fraction de seconde, j'en fus à me poser les mêmes questions. Un de ces quatre, je leur donnerais une lettre. Comme si ça ne suffisait pas avec toutes ces questions, il se demanda pourquoi il s'en posait autant, ou plutôt pourquoi il repensait à tout "ça". Il ne semblait pas penser ça... enfin il le disait... il pensait tout fort ?
Il parla du coucher de soleil, et j'ouvris donc les yeux pour regarder. C'est vrai qu'il était beau. Il était fatigué, le gamin. Tant mieux pour moi, il irait se coucher et me fcherait la paix. Mais il faut croire que non. Je me relevais, baillant. Il était ennuyant, comme tout les autres. Je n'y voyais aucune étincelle, juste des pensées bateau, fondues dans le même moule que les autres. Aucun interêt. Je marchais, vers la porte et l'ouvrit. Elle grinça. Il m'avait vu. Je soupirais et me retournais vers lui.
- Tu ferais mieux de retourner à l'intérieur.
Je portais un pantalon marron, un débardeur blanc, une veste assortie au pantalon. J'avais toujours mon casque sur mes oreilles, qui débitait ma musique à un volume desraisonnable. J'avais envie de jouer, tout à coup. Jouer avec quelque chose, ou quelqu'un. Mon regard se posa sur lui. Il était le seul à m'avoir dérangé aujourd'hui. Je refermais la porte et me dirigeais finalement vers lui.
- Tu t'appelles ?